vendredi 24 mars 2017

L'intérêt pour le spiritisme

Le phénomène de mode et le deuil de l’Église

 

" .. Prévoir l'avenir est à la mode " (Livre : Disparition du père Lachaise, de IZNER Claude)

" 1850... Un phénomène de mode qui est aussi un des premiers américanismes de la culture européenne. " (Revue : L'histoire, article " La grande mode des tables tournantes " de CUCHET Guillaume)

Effectivement, le spiritisme s'était développé d'abord aux Etats-Unis grâce aux sœurs Fox. Puis s'était répandu par la suite en Europe et en France, avec le phénomène des tables tournantes, tout au long du Second Empire où il a constitué un véritable phénomène de mode et de société.
Il s'agit de l'une des premières modes universelles, rendue possible grâce à la révolution des transports et des communications - les chemins de fer, la navigation transatlantique, le télégraphe électrique viennent de faire leur apparition - mais aussi d'un des premiers américanismes de la culture européenne.


Le spiritisme révèle à quel point la mortalité infanto-juvénile, encore très élevée, pesait, consciemment ou non, sur la société du XIXème siècle. Et ce phénomène montre à quel point également les hommes avaient besoin de communiquer avec leurs proches défunts (comme l'a fait Victor Hugo).


Si le spiritisme peut se développer avec tant de ferveur, c'est, n'oublions pas, également  grâce à l'ouverture des esprits issus du siècle des Lumières, pendant lequel les philosophes critiquent ouvertement l'absolutisme et le catholicisme. Or l’Église seule avait le pouvoir de communiquer avec l'au-delà.

Avec le spiritisme, l'homme s'affranchit du pouvoir de l’Église et peut lui-même accéder au monde des esprits. L'homme devient plus libre de choisir sa croyance.

Conclusion


Après un siècle de popularité exceptionnelle, séduisant les intellectuels, attirant les mécènes, disposant de journaux, le spiritisme n'a pas résisté aux bouleversements mondiaux. Ce n'est qu'au Brésil qu'il demeure une religion de masse mélangée au christianisme et au vaudou. Mais si la pratique a disparu, la doctrine spirite continue d'apporter une réponse simple à une angoisse éternelle : est-ce que la mort est fin ? C'est pour cela que le spiritisme reste enraciné dans les mémoires au point qu'au cimetière du Père-Lachaise, la tombe d'Allan Kardec est toujours recouverte de fleurs.


Si au XIXème siècle, de grands écrivain vont commencer à s'intéresser au spiritisme c'est tout d'abord car celui-ci est à la mode, il sert parfois de divertissement. Ensuite il faut savoir que le XVIIIème siècle, siècle des Lumières avec les nouvelles idées des philosophes, a libéré en quelque sorte les esprits des hommes de la toute puissance de l’Église.
De plus, l'envie de communiquer avec l'au-delà et avec les proches défunts, à cette époque était quelque chose de tout nouveau et le taux de mortalité infanto-juvénile -encore élevé à cette période- poussait les gens à se diriger vers cette pratique.

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